Après Tartuffe, c'est au tour de Scapin d'être revisité de fond en comble par la compagnie des 100 têtes. Redécouvrez l'éternel et génial valet dans une version audacieuse et désopilante. Un tourbillon de rires et d'émotions, pour lequel 2 comédiennes et 1 comédien interprètent tous les rôles.

Ce Scapin au féminin renoue avec la farce des débuts. Entre tradition et modernité, le ''classique'' ne perd finalement rien de sa profondeur de champ. Roublard à souhait, notre Scapin dispose des destins comme un metteur en scène de ses comédiens.

Une bande-son résolument rock, une création lumière précise, des choix de mise en scène décalés ou poétiques... Ces fourberies constituent une performance savamment imaginée et orchestrée.

Molière éternel et intemporel ou Molière trop classique et scolaire ? Les élèves connaissent-ils vraiment l'oeuvre de celui qui reste encore aujourd'hui la référence du théâtre français. Molière fait partie du programme scolaire, beaucoup moins des passions estudiantines. Nombreux sommes-nous à avoir traîné des pieds en allant assister, en sortie organisée, à ce qui aurait dû se présenter comme un beau moment de théâtre et de comédie.

Notre version des ''fourberies de Scapin'', alerte et franchement comique, respecte l'oeuvre de Molière, une des plus célèbres et sans doute aussi une des plus jouées de son répertoire. Pour autant, afin de favoriser la mobilité du projet et la proximité avec le public, afin de respecter un cahier des charges financièrement accessible à l'éducation nationale (entre autre), et afin de s'inscrire dans l'époque avec une rythmique et un découpage dramaturgique sans temps morts, ces ''fourberies'' seront jouées par 3 comédiens. Le texte n'est pas trahi ni réécrit, il est juste parfois écourté pour faciliter les changements, les enchaînements et l'écoute. Dans l'univers culturel adolescent, Molière peut-il encore trouver sa véritable place, entre Tik-Tok, Insta et inclusivité...

Notre fameux Scapin est ici joué par une comédienne. Il n'en reste pas moins le serviteur créé et décrit par Molière. Sans lui faire un sort, ce simple changement met d'autant plus en relief et de manière fidèle, le vrai caractère de Scapin. Dans la même logique et en clin d'oeil à notre Tartuffe au féminin déjà monté, Argante, n'est plus le père d'Octave mais sa mère. Ces prises de liberté permettent surtout de recentrer l'intrigue sur la mécanique comique voulue par Molière, indépendamment de toute considération genrée.

Utiliser les codes de la génération actuelle par la poésie, le visuel, et le rire pour mieux faire entendre l'acuité et l'actualité d'un Molière séduisant et moderne. Voilà notre défi.